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Date de création : 01.08.2012
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Extrait du livre de Diomède Rutamucero

Extrait du livre de Diomède Rutamucero : Contre l’extermination d’un peuple , le front non-violent contre le génocide des Tutsi au Burundi, au Rwanda et au Congo, Editions Kiyago 2005

  1. Le génocide des Tutsi Banyamulenge au Burundi.
« Est-il service public plus essentiel que d’empêcher la perpétration des génocides ? » F.X. Vershave.
    1. Les activités de PA- Amasekanya pendant l’été 2004.
Depuis le mois de juin 2004, des bruits sur mon arrestation imminente couraient à travers la ville. Ces bruits étaient envoyés par le pouvoir à travers  ces différents réseaux pour m’intimider et m’empêcher de continuer la résistance contre le programme du génocide des Tutsi.

L’été 2004 a été caractérisée par beaucoup d’activités dans le cadre du Mouvement que je dirige PA-Puissance d’Autodéfense-Amasekanya. En plus de ce que nous faisions habituellement nous avons tenu à commémorer d’une manière plus visible les victimes du génocide des Tutsi, massacrés par le Frodebu-Cndd-Fdd, Palipehutu-Fnl, pendant cette période au cours des années passées, sans oublier le 1er juillet, date de l’indépendance du Burundi. Cette commémoration se faisait devant les églises catholiques à la sortie de la messe dominicale de dix heures. Plusieurs églises ont été visitées.

-    Le 30 juin, c’était à la Cathédrale Regina Mundi pour commémorer la mémoire du Docteur Barekayo Ildéphonse, membre de AC-Génocide-Cirimoso, tué sur la route Bujumbura-Bugarama le 30/06/1999, alors qu’il allait au Rwanda pour participer à une commémoration sur le génocide des Tutsi du Rwanda.

-    Le 1er juillet, la fête de cette journée date de l’indépendance et 42e anniversaire, a commencé par une messe célébrée à l’église St Michel. Après la messe, une marche manifestation a été faite jusqu’à la Place de l’Indépendance par les membres des parties signataires de l’Accord-Cadre pour la Restauration d’un Etat de Droit au Burundi. Ils avaient répondu très nombreux. Pendant ce temps le gouvernement organisait ses festivités devant le stade Prince Louis Rwagasore. Il y avait deux manifestations en parallèle.
-    Le 1er août, on s’est souvenu du génocide des Tutsi de Teza et Bugendana commis respectivement le 04/07/1996 et 20/07/1996 par le Cndd-Fdd. A Teza plus de 96 Tutsi furent tués et plus de 340 Tutsi à Bugendana. C’était à la Cathédrale Regina Mundi.
-    Le 08 août, nous avons célébré la mémoire des 40 étudiants de l’Institut Supérieur des Cadres Militaires tués à Nyabiraba le 06/08/2000 par le Cndd-Fdd. C’était à l’Eglise St Joseph de Ngagara.
-    Le 15 août, c’était l’anniversaire du génocide des Tutsi de Ntega et Marangara commis le 15 août 1988 par le Palipehutu. Cette commémoration s’est faite deux jours après le génocide des Tutsi Banyamulenge commis à Gatumba le 13/08/2004 par le Palipehutu-Fnl en association avec les Interahamwe, les  ex-Far et les Maï- Maï et les Forces armées de la République Démocratique du Congo. La commémoration du génocide de Ntega-Marangara et la dénonciation de celui de Gatumba se sont faites à l’Eglise St Michel.

Ces différentes commémorations s’accompagnaient de diverses activités après la messe. Des manifestations étaient organisées par le Mouvement PA-Amasekanya. Nous entonnions des chansons en mémoire des victimes,  nous fustigions les groupes qui ont commis ces crimes et leurs chefs. Ces derniers sont tous dans les institutions de l’Etat.

Nous distribuions des déclarations à tous les chrétiens pour leur rappeler ce qui s’est commis à ces dates, qui l’a fait et le nombre de victimes. Nous  insistions sur le fait que les survivants ont le devoir de se souvenir des différentes victimes du génocide des Tutsi. Les oublier serait les tuer une deuxième fois. Pendant cette période, le pouvoir parlait des élections qu’il comptait organiser avant le 1er novembre 2004, date de la fin de la transition décidée à Arusha par le sud-africain Nelson Mandela.

Nous disions donc aux chrétiens que les terroristes génocidaires n’ont aucun droit de préparer des textes électoraux ou de se porter candidat pour les élections.

Au cours de ces manifestations des banderoles étaient montrées aux chrétiens. On pouvait y lire les slogans suivants : « Non à l’amnistie des terroristes génocidaires. Non à l’Accord impie d’Arusha. South-Africans go home. Nous refusons d’être dirigés par des terroristes génocidaires du Frodebu-Cndd, Palipehutu-Fnl et leurs complices. Le génocide des Tutsi est une réalité » etc…

Pour clôturer ces manifestations des marches étaient organisées pour sensibiliser ceux qui n’étaient pas venus à la messe. Ces marches étaient souvent dispersées par les gendarmes. Chaque fois il y avait une des radios privées qui diffusaient ce qui s’était passé et tout le pays se souvenait de ces dates et l’action de notre mouvement était connue par beaucoup de gens. Ces activités n’étaient pas bien reçues par ceux qui ont commis les différents crimes de sang et ils s’organisaient pour voir comment nous faire taire. Notre présence était bien visible et nos actions bien gênantes pour les terroristes génocidaires qui tenaient à continuer de dominer les institutions de l’Etat malgré les crimes commis.

6.2. Le génocide des Tutsi Banyamulenge
Le génocide des Tutsi Banyamulenge est venu rappeler que le calvaire des Tutsi n’est pas encore terminé. Cent soixante cinq personnes dont des femmes, des enfants et des hommes ont été tuées. Cent cinquante autres blessées. Elles ont été tuées par balles, à la grenade, à l’arme blanche, et d’autres calcinées. Ce génocide s’est fait la nuit du vendredi 13 août 2004. Le camp des réfugiés Banyamulenge faisait face à celui des réfugiés congolais et Hutu du Burundi venus du Congo. Le 1er avait des bâches vertes et le deuxième des blanches. Ils étaient donc facile à distinguer et situés à 50 mètres l’un de l’autre.

Le Palipehutu-Fnl allié aux Interahamwe, ex-Far, Maï-Maï et les forces armées de la République Démocratique du Congo ont attaqué le camp couvert de bâches vertes. Ils l’ont encerclé et ont commencé à tirer sur tout ce qui bougeait et à brûler les abris. Les abris périphériques ont servi d’éclairage pour les tueurs.

Le samedi matin pendant que beaucoup de blessés gisaient dans les différents hôpitaux de Bujumbura, d’autres corps brûlaient sur place. Des mamans étaient avec leurs enfants morts et calcinés. J’ai visité avec d’autres gens les blessés qui étaient à l’hôpital Prince Régent Charles. Ils étaient pour la plupart des femmes et des enfants et quelques hommes adultes. Ils nous ont dit que leurs bourreaux parlaient certains le kirundi, d’autres le kinyarwanda et d’autres le kifulero, kibembe et le lingala (les trois dernières langues sont parlées au Congo). Ils concluaient qu’il y avait des Burundais, des Rwandais et des Congolais, des membres du Palipehutu-Fnl, des Interahamwe et ex-Far, des Mai-Mai venus de la République Démocratique du Congo.

Cette hécatombe de Gatumba, centre situé près de  la ville de Bujumbura, était une preuve de plus, aux Burundais et à la Communauté internationale qui ne veulent pas reconnaître que le génocide des Tutsi est une réalité. Comme il l’avait déjà fait auparavant le Palipehutu-Fnl a revendiqué, très tôt le matin du samedi 14/08/2004, ce crime. Pourquoi ne le ferait-il pas ? Le Frodebu-Cndd-Fdd a commis des crimes semblables, les a revendiqués et a été appelé pour diriger les institutions de l’Etat. Une manière criminelle de remercier les terroristes génocidaires.

Ce génocide commis envers les réfugiés, laissés à eux mêmes, a révolté les habitants de la capitale Bujumbura, qui sont visés par le génocide des Tutsi. Du côté des groupes  qui ont mis en avant l’extermination des Tutsi, c’était la grande joie.

Le jour de l’inhumation des victimes, il y avait une foule nombreuse venue montrer leur soutien par sa présence. Les membres de PA-Amasekanya y étaient aussi très nombreux.

6.3. Les obsèques des réfugiés Tutsi Banyamulenge à Gatumba
C’est à partir de midi du lundi 16 août 2004 qu’ont commencé les obsèques officielles des victimes Tutsi Banyamulenge. Les cérémonies ont été marquées par une très vive émotion, du début à la fin, avec beaucoup de pleurs, de prières, de chansons et de discours émouvants.

Les membres du Mouvement PA-Amasekanya et les jeunes Banyamulenge venus des différents pays ont montré des banderoles, des affiches qui condamnaient ce génocide et ceux qui l’ont exécuté sans oublier leurs alliés. Ils ont entonné des chansons en mémoire des victimes et d’autres pour fustiger les groupes qui ont un programme d’extermination des Tutsi dans la sous-région : Frodebu-Cndd-Fdd, Palipehutu- Fnl, Interahamwe et ex-Far, les Mai-Mai et autres.

Cette manière de dénoncer ce crime n’a pas rencontré la satisfaction des représentants du pouvoir de Bujumbura qui étaient sur place, surtout ceux de la police présidentielle (la Documentation Nationale) et de la Gendarmerie nationale.

L’énervement des membres de PA-Amasekanya augmentait au fur et à mesure qu’entraient dans la tribune les chefs des groupes terroristes génocidaires et ceux qui les soutiennent comme Nkurunziza Pierre du Cndd-Fdd, Ndayizeye Domitien, membre du comité exécutif du Frodebu et Président de la République du Burundi et Mme Carolyn Mc Askie, Représentant du Secrétaire Général de l’ONU et chef de l’Opération des Nations Unies pour le Burundi (ONUB). Le chef de la Police Présidentielle qui me connaissait, qui avait mon numéro de téléphone mobile et qui était sur les lieux m’a téléphoné à plusieurs reprises pour me demander de dire aux membres du Mouvement PA-Amasekanya d’arrêter ce qu’ils faisaient. Je lui répondais chaque fois que je ne pouvais pas empêcher les citoyens d’exprimer leur indignation devant une telle horreur. A un moment donné, les gendarmes ont augmenté leur acharnement envers les membres de PA-Amasekanya. Ils ont voulu confisquer leurs banderoles mais toute la foule s’est révoltée. L’initiative des gendarmes avait été désavouée plus d’une fois, par la foule chauffée à blanc et qui se sentait très proche des slogans et des idées du Mouvement PA-Amasekanya. Ses membres ont reçu le soutien du public présent sur les lieux qui a commencé à lancer des mottes de sable aux gendarmes pour les dissuader de s’en prendre aux membres de PA-Amasekanya. Ceux-ci chantaient par ailleurs « Partez en paix chers amis. Nous ne vous oublierons jamais ». Certaines de leurs autres banderoles indiquaient que les membres de ce Mouvement étaient avec la communauté des Banyamulenge dans sa douleur. D’autres banderoles enfin interrogeaient l’ONU sur son rôle au Burundi et en République Démocratique du Congo. Les choses allaient dégénérer et le chef d’Etat Major de l’Armée est venu me demander de voir comment calmer les gens. Il m’a prié d’aller à la tribune où il y avait le micro et de m’adresser à la foule pour lui demander de se calmer.

Je lui ai dit que j’étais d’accord mais à la seule condition que ceux qui avaient les banderoles les gardent. J’ai dit aux gens d’arrêter de chanter et de continuer à montrer les banderoles afin de permettre de faire des prières et des discours de circonstances. La foule et les gendarmes se sont calmés directement et quelques minutes après, Ndayizeye Domitien est arrivé sur les lieux. J’ai compris que tout cet acharnement des gendarmes et du chef de la Police Présidentielle étaient pour que leur Président Ndayizeye ne voit pas les banderoles qui dénonçaient l’Accord impie d’Arusha et les groupes terroristes génocidaires du Burundi Frodebu-Cndd-Fdd, Plipehutu-Fnl et autres. Lui-même étant un des chefs du Frodebu.

Certaines personnes m’ont dit que Ndayizeye Domitien avait su ce qui se passait au lieu des obsèques, étant encore au palais et avait demandé à ces gens qui étaient sur place que tout cela cesse avant son arrivée. Les gendarmes ne sont pas parvenus à empêcher les gens d’exprimer leur indignation. Quand les gendarmes zélés nous malmenaient, je leur ai dit qu’ils auraient mieux fait d’empêcher ces criminels de tuer ces innocents.

Le moment de prendre la parole venu, un homme a témoigné comment il a miraculeusement survécu à l’effroyable carnage de la nuit du 13 au 14/08/2004. L’homme qui est polygame ne doit sa survie que par le simple fait d’avoir passé cette nuit-là avec l’une de ses femmes qui est Mufulero et qui était dans le camp d’en face, l’autre avec les bâches blanches. Lorsqu’il a entendu le vacarme des armes, l’homme est sorti pour s’enquérir de la situation.

C’est alors qu’il a vu une foule immense de tueurs entrain d’exécuter par armes blanches et par armes à feu de pauvres réfugiés Banyamulenge sans aucune défense, dans le camp avec des bâches vertes. Quand ces tueurs l’on vu certains ont suggéré en kifulero et en kinyarwanda de le tuer, tandis que d’autres s’y sont opposés en expliquant que l’homme était sorti du « camp des nôtres ». Le camp d’où il sortait était occupé par les Hutu et les Congolais autres que les Banyamulenge Tutsi réfugiés au Burundi. Comme il faisait nuit, les tueurs n’ont pas su qu’il était Tutsi. Il a été néanmoins contraint de se coucher par terre pendant de longues minutes, avant que les tueurs ne décident de partir. Auparavant, on lui avait demandé si « par hasard il ne ferait pas partie de cette maudite tribu des Tutsi ». Ce qu’il a naturellement nié pour sauver sa peau.

Une femme de Mulenge qui a livré son témoignage a cherché à connaître le rôle de la Communauté Internationale et de l’ONU en particulier face aux discriminations et aux massacres dont les femmes Banyamulenge sont doublement victimes. Elle a dit que : « chaque fois, quand elles donnent naissance à leurs enfants, ceux-ci viennent au monde comme tous les autres. Mais une fois devenus grands, ceux-ci sont tués systématiquement avec leurs pères. Si bien que, c’est le cas avec ce dernier pogrom de Gatumba, des femmes qui avaient des enfants et des époux se retrouvent toutes seules, abandonnées à elles-mêmes, ne sachant quoi faire, comme si elles n’avaient jamais eu de familles. Dites-nous qu’avons-nous fait pour subir ce triste sort qui n’épargne pas nos hommes non plus ? Cela fait plusieurs décennies que cela dure et l’ONU doit nous dire pourquoi, ou alors savoir nous protéger parce qu’elle est chargée de faire régner la paix et la sécurité dans le monde ». Elle s’exprimait en regardant dans la direction de Mme Carolyn Mc Askie.

Deux représentants de la Communauté  Banyamulenge se sont relayés à la tribune pour décrire leur douleur ainsi que leurs malheurs depuis l’année 1964 quand est survenu le premier massacre anti-Banyamulenge. L’un des deux orateurs a mis en cause les anciens régimes de Mobutu, de Kabila père ainsi que celui de Kabila fils et en particulier une partie de leurs armées. Les deux derniers régimes se sont même illustrés dans l’encadrement des forces négatives très allergiques à tout ce qui est tutsi ou qui lui ressemble. C’est le cas d’après les deux représentants, des Interahamwe de sinistre mémoire mais aussi du Palipehutu-Fnl et des Maï Maï. Pour votre information, sachez que ce n’est pas la première fois que nous perdons les nôtres dans des circonstances malheureuses comme aujourd’hui, a-t-il dit. En 1996,1998, 2002, pour ne parler que des années de fraîche date. Nous avons dû quitter notre pays après avoir vu périr beaucoup des nôtres, plus nombreux que ceux que nous accompagnons aujourd’hui.

Les deux leaders de la communauté Banyamulenge ont déclaré qu’« une semaine avant cette attaque, deux officiers de l’armée congolaise placés sous les ordres du Général Félix Budja-Mabé (commandant de la 10ème brigade de l’armée congolaise contrôlant les deux Kivu) ont personnellement dirigé à Kiliba une réunion qui préparait l’attaque à Gatumba. A cette réunion prenaient part des représentants du Palipehutu-Fnl burundais. Et on sait aujourd’hui qu’une partie des assaillants de la nuit du 13 au 14 août 2004 étaient venus de Kiliba ».

Les deux orateurs ont démontré qu’une campagne de haine est orchestrée depuis longtemps contre toute personne issue de leur communauté partout où elle se trouve. Même à Kinshasa où il n’y aurait aucune garantie de sécurité pour les politiciens Banyamulenge. Plus grave, a encore dit un des deux intervenants, « nous sommes pourchassés même là où nous pensions avoir trouvé refuge. C’est incompréhensible et totalement inacceptable », a-t-il lancé. Il a poursuivi en soulignant qu’il est évident que « tout ceci montre qu’aucun acte n’est isolé ou ne constitue le fait du hasard. Tout est programmé. On veut nous exterminer tous, dans tous les villages et villes où nous vivons pourtant depuis plus de 200 ans. Le monde doit savoir que communauté Banyamulenge est la cible d’un véritable génocide depuis de longues années ».

Aussitôt après, ce sont les évêques catholique et anglican du diocèse de Bujumbura qui ont diagnostiqué « un climat de haine » comme étant à l’origine de cette énième tragédie dans la région des Grands Lacs.
Après ce fut le tour de Mme Carolyn Mc Askie. Elle a présenté ses sincères condoléances face à cette immense tragédie et a dit qu’elle apportait un message de consternation et d’indignation du Secrétaire Général des Nations Unies qui l’a personnellement appelée pour lui demander de transmettre ses plus vives et sincères condoléances aux familles éprouvées. Elle a ajouté que le Conseil de sécurité de l’ONU s’était réuni la veille en session extraordinaire à l’issue de laquelle il a « condamné avec la plus grande fermeté le massacre des réfugiés congolais et congolaises. Elle a poursuivi en assurant les rescapés de son soutien le plus total et de sa plus profonde sympathie dans ces moments de très dures épreuves. Elle a annoncé que toutes les agences du système des Nations Unies et tous les humanitaires présents au Burundi ont décidé de rassembler toutes les ressources disponibles pour venir en aide aux rescapés et aux blessés. Quand elle a affirmé « pleurer avec vous mes amis Burundais et Burundaises, congolais et congolaises » ou « prier pour la vie éternelle des disparus ou encore quand elle a formulé le vœu de voir « la paix revenir au Burundi et au Congo », elle n’a pas été crue sur la parole. Son allocution n’a pas cessé d’être conspuée par de sifflements hostiles provenant de la foule. Il faut noter aussi les pancartes qui dénonçaient le rôle négatif joué par Mme Carolyn Mc Askie et l’ONU qui étaient bien visibles devant la tribune où elle prononçait son mot.

Ce fut ensuite le tour du chef de la délégation rwandaise de prendre la parole. Le ministre rwandais de l’intérieur, M. Christophe Bazivamo, a commencé par présenter ses condoléances « les plus attristées » aux familles des disparus ainsi qu’au peuple et au gouvernement burundais. Il a ensuite fait part à l’assistance de la détermination de son pays à coopérer avec ses amis pour lutter contre les terroristes et les tenants de l’idéologie génocidaire. Il a ensuite demandé à l’ONU et à toute la communauté internationale de faire en sorte que des actes de génocide comme ceux-ci ne débordent plus ou ne recommencent plus, ici ou ailleurs. Il faut donc désarmer les forces génocidaires ou plus vite sous peine d’être considérés comme parties prenantes ou spectateurs intéressés à une finalisation d’un autre génocide. Ces mots ont été marqués par des applaudissements nourris.

Le représentant du Rwanda a mis l’assistance en garde contre la poursuite des massacres sélectifs et répétés des Banyamulenge et d’autres congolais d’expression rwandaise en soutenant que le Rwanda est résolu à ne plus tolérer des actes de génocide, le Rwanda est prêt à porter secours et à intervenir avec les autres pays pour arrêter le génocide là où il se manifeste, pour rétablir la paix et tranquilliser les populations comme c’est le cas au Darfour, au Soudan. Le Rwanda n’acceptera plus jamais d’être spectateur quand des victimes innocentes périssent.

L’autre orateur qui a été très longuement acclamé est le Vice-Président congolais en charge des questions sécuritaires et de défense, M. Azarias Ruberwa, dont la voix était nouée par une très grande et perceptible émotion. Il a déclaré avoir la lourde charge et le dramatique devoir de s’exprimer à la fois au nom du gouvernement congolais et en sa qualité de membre de cette communauté génocidée des Banyamulenge. Il a avoué être dans une position inconfortable, l’une et l’autre de ses deux qualités susmentionnées étant difficilement conciliable avec l’autre. Il a décrit la date du 13 août 2004 comme étant un très mauvais jour, un jour de mauvais souvenir, le jour où, comme le dit l’Ecclésiaste, s’obscurcissent le soleil, la lumière, la lune et les étoiles, le jour où l’esprit retourne à Dieu qui l’a donné. Il a rappelé un passage de la Bible « vanité des vanités, tout est vanité » pour en définitive se poser la question de savoir si, à l’instar de Job, les Banyamulenge doivent maudire le jour de la naissance. Il a fini par répondre lui-même par la négative.

Le Vice-Président congolais qui conduisait une forte délégation venue à la fois de Kinshasa et de Goma comprenait au moins une dizaine de membres du gouvernement congolais a indiqué que pour lui il n’est pas question d’oublier cette mauvaise date du 13 août. Elle devra être célébrée tous les siècles comme étant celle du jour où l’homme est devenu loup pour son semblable. En outre, un mémorial devra être érigé au Congo en mémoire de ces actes de barbarie pour lesquels le gouvernement congolais exige une enquête internationale neutre et impartiale qui confirmera ce que nous savons déjà. Il a avoué ne pas comprendre comment les assaillants ont choisi, sélectionné et exécuté seuls les Banyamulenge, des réfugiés tutsi congolais réfugiés au Burundi depuis le mois de juin 2004, et ont laissé de côté les habitants des autres tribus vivant dans le même espace. En ce jour-là, des bébés ont été tués à coup de baïonnettes avec leurs mamans. Il a continué en disant que les mots lui manquaient pour qualifier la douleur qui était la sienne, parce que sinon, a-t-il déclaré, nous sommes morts avec les morts, rescapés avec les rescapés. Il a ensuite très vivement interpellé la communauté internationale en général et en particulier l’ONU et les gouvernements du monde entier ayant condamné ce pogrom. « Nous sommes émus de toutes ces condamnations qui nous vont droit au cœur mais nous n’apprécions pas qu’elles se gardent de qualifier ces massacres. Or, un génocide, il faut le nommer, parce qu’un génocide doit avoir un nom. C’est ainsi qu’on parle du génocide des Juifs, du génocide des Arméniens, etc…. Dans le cas qui nous intéresse, nous faisons face au génocide des Banyamulenge du simple fait d’être nés Tutsi. Il s’agit donc du génocide des Tutsi, du génocide des Tutsi congolais ». Et de se demander « jusqu’à quand ce peuple sera-t-il génocide dans cette région ? Quand est-ce que ce peuple aura enfin la possibilité et l’espoir de vivre en paix, comme les autres ? Qu’a-t-il fait pour subir ce triste sort ? »

Ce genre de « crimes transfrontaliers, qui sont le fait d’une véritable coalition des membres de ce qu’il faut désormais appeler axe du mal de la Région des Grands Lacs africains, sont du ressort et de la compétence de la Cour Pénale Internationale. Les responsables de ces organisations qui sont de nationalités rwandaise, burundaise et congolaise, quelles que soient leurs fonctions, doivent être jugés et punis. Parce que nous devons à tout prix combattre l’impunité, sauf si nous voulons préparer d’autres génocides. Il a affirmé que la nouvelle priorité du gouvernement congolais devra être un programme pour ramener les réfugiés Banyamulenge chez eux, sur la terre de leurs ancêtres. S’il le faut, on devra imposer un tel programme. S’adressant à ces compatriotes en Kinyarwanda, M. Ruberwa leur a fait observer qu’ils naissent comme tous les autres humains mais qu’ils doivent malheureusement constater que « le monde ne nous aime pas. Il nous hait et veut nous exterminer tous. Mais sachez que Dieu existe et que nous aussi existons. Nous devons refuser d’être tués. Nous devons rester en vie, bon gré mal gré (vyanka vyakunda). »

Ce triste événement, a encore dit le Vice-Président congolais, « ne doit, en aucun cas, être considéré comme un incident mineur. Au contraire, un tel événement survenu en plein processus de paix doit signifier que le processus de paix congolais est en panne. C’est pour cela que nous devons nous arrêter un moment pour discuter des questions clés qui sont manifestement demeurées irrésolues ». Selon lui, cet événement aura sans conteste un impact sérieux sur le processus de paix au Burundi mais surtout au Congo ». Si on n’y prend pas garde, cet impact risque d’entraîner « des dommages majeurs ». Car force est de constater que des questions essentielles telles que la protection des minorités, la question des droits de l’homme ou la réconciliation sont restées en suspens ou « ont tout simplement et lamentablement échoué ».

Le Vice-Président congolais qui est également président de l’ancien mouvement rebelle du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) s’est demandé pourquoi « les gouvernements de la région se laissent dominer par la coalition de l’axe du mal de la sous-région ? Est-il impossible de neutraliser complètement les tenants de l’idéologie génocidaire ? ». En ce qui le concerne, lui et tous ceux qui sont avec lui ont opté pour le chemin de l’imposition de la paix, de la cohabitation, l’imposition de l’arrêt du génocide pour rendre le Kivu vivable pour tous, pacifier l’est du Congo, supprimer les craintes et arrêter définitivement le drame cyclique que constitue le génocide anti-Tutsi. Parce que l’avenir nous appartient. Les nôtres que nous enterrons aujourd’hui doivent être des sacrifices pour des jours meilleurs. Quant à l’ONU, elle doit nous aider en dépassant le stade des simples condamnations. Il faut que celles-ci soient suivies d’effet. « On ne veut pas de vaines paroles » a conclu M. Ruberwa qui a été beaucoup acclamé du début à la fin de son discours.

Le dernier à prendre la parole fut le Président du Burundi, M. Domitien Ndayizeye. Il a dit qu’il était temps de changer le cours de l’histoire pour que la sous-région ne continue pas de pleurer indéfiniment des morts du fait des massacres et génocides. Il a indiqué qu’il était hors de question que le Burundi devienne un champ de bataille des ennemis de la paix qui se livrent à des jeux très dangereux et dont les enjeux sont des êtres humains. Il a invité tous les gouvernements de la sous-région à envisager ensemble des mesures qui s’imposent. Il a dit que le gouvernement burundais est prêt à donner sa contribution dans le noble combat contre les fauteurs de guerre que sont le Palipehutu-Fnl et ses alliés de la sous-région. Les commanditaires et les auteurs de tels actes inadmissibles doivent être arrêtés et poursuivis pour leurs actes. Car, a-t-il dit, le Burundi doit tout faire pour prévenir la réédition de la violation de son intégrité territoriale par des éléments venus du Congo ou la perturbation de la sécurité de sa population et de ses hôtes. C’est pourquoi, le gouvernement congolais doit tout faire pour éviter « toute escalade » et garder des relations de bon voisinage avec tous les pays de la sous-région, le Burundi y compris.

Après chaque intervention, le gouverneur de Bujumbura Rural demandait aux chrétiens de chanter haut et fort afin de couvrir les voix de nombreux membres du Mouvement PA-Puissance d’Autodéfense-Amasekanya qui n’arrêtaient pas de lancer des slogans hostiles à la coalition terroriste génocidaire Frodebu-Cndd-Fdd, Palipehutu-Fnl en même temps qu’ils entonnaient des chansons de réconfort pour les familles des disparus auxquelles ils affirmaient s’être joints dans la douleur. C’est en tout cas ce que l’on pouvait lire sur leurs banderoles et pancartes brandies par plusieurs dizaines de jeunes déployés tout autour de la fosse commune où avaient été déposés les cercueils contenant les corps, certains étaient calcinés. Malgré  la chaleur terrible et écrasante qui régnait en cet après-midi à Gatumba, de nombreuses personnes ont assisté à ces obsèques, dont très peu étaient favorables à la présence de l’ONU au Burundi. Mme Mc Askie a fait l’expérience, elle qui, en dépit de ses belles déclarations, n’a presque pas été écoutée un seul instant.

Le Président D. Ndayizeye a été hué au début et pendant tout son discours. La foule a rigolé quand il a commencé son discours en s’adressant à Son Excellence Monsieur le Président de la République du Burundi, au lieu de dire à Son Excellence Monsieur le Vice-Président. Pendant son discours il a été longtemps conspiré parce que son discours contenait beaucoup de contradictions. Il parlait de punir les criminels alors que le système qu’il dirige prône l’impunité des génocidaires et autres criminels. Il disait que les commanditaires et les auteurs de tels actes inadmissibles doivent être arrêtés et poursuivis pour leurs actes alors que les membres de son parti le Frodebu, du Cndd-Fdd, du Palipehutu-Fnl qui avaient commis semblables crimes étaient assis à côté de lui et dominaient les institutions de l’Etat sans qu’ils soient inquiétés. Pour la majorité des personnes présentes son discours était hypocrite et moqueur. Un discours négationniste qui parlait de génocides et de jeux très dangereux, au lieu d’appeler les choses par leurs nom : le génocide des Tutsi Banyamulenge.

Par contre le discours de Mr A. Ruberwa a été bien accueilli par la foule parce qu’il décrivait la vraie situation des Tutsi dans la région des Grands-Lacs africains. Il reflétait les sentiments que les personnes présentes ressentaient. Il leur donnait du moral  et leur disait ce qu’il faut faire devant cette situation dramatique. C’est le seul discours que les gens attendaient. C’était un discours prononcé avec beaucoup de larmes qui venaient du cœur. Un discours qui a sensibilisé et conscientisé ceux qui sont visés par le génocide des Tutsi et qui font semblant de ne pas être concernés. Ils étaient prêts à se battre par tous les moyens.

A noter d’autre part que l’émotion a atteint son comble quand est venu le moment du dépôt des gerbes de fleurs. De nombreux rescapés et proches des disparus n’ont pas pu contenir leurs larmes. Du reste, les organisateurs des cérémonies ont eu du mal à en assurer le bon déroulement car les rescapés éprouvés voulaient tous rester auprès des corps des leurs. D’autres sont restés agenouillés entre les quatre rangées de cercueils et ont refusé de quitter les lieux.

La seule formation politique burundaise d’obédience hutu à avoir déposé une gerbe de fleurs est le Frodebu dont les dirigeants y compris Domitien Ndayizeye ont été très longuement chahutés par la foule qui les dénonçaient d’être aussi des chefs du parti génocidaire. J’ai été officiellement invité à déposer une gerbe de fleurs en tant que Président de PA-Puissance d’Autodéfense-Amasekanya et j’ai été très applaudi par la foule.

Au cours de ces obsèques les membres de PA-Amasekanya ont exprimé très nombreux et à haute voix, par des banderoles et des pancartes leur indignation devant beaucoup de personnalités des 3 pays et beaucoup de médias nationaux et internationaux. Beaucoup de personnes ont soutenu ces actions mais d’autres, près du pouvoir n’étaient pas contents. PA-Amasekanya venait de montrer à la face du monde qu’il y a une opposition qui dénonce l’impunité du crime de génocide des Tutsi dans notre pays. Les protestations des membres de PA-Amasekanya ont été relayées par tous les médias burundais et du monde. A la fin des obsèques, mes amis me disaient qu’ils pensaient que le pouvoir allait m’arrêter. Après les obsèques beaucoup de gens ont tenu à m’accompagner jusqu’au centre ville. Ni ce jour, ni le lendemain, je n’ai pas été arrêté mais mon arrestation était sur les  lèvres de pas mal de personnes.

A la suite de ce génocide des Banyamulenge, le Chef d’Etat Major Général de l’Armée nationale, le Général Germain Niyoyankana a organisé une conférence de presse, le 17/08/2004 (Le Renouveau quotidien burundais d’  information, n°6294 du 18/08/2004). Il a menacé d’intervenir militairement en République Démocratique du Congo. « Je n’exclus pas une offensive vers le Congo (RDC), visant à faire respecter les frontières de notre pays », a-t-il déclaré. Concernant les récentes attaques du site de réfugiés Banyamulenge de Gatumba, il estimait qu’il n’y avait plus de doute que le site a été la cible d’une coalition des forces négatives du Fnl-Palipehutu, des ex-forces armées rwandaises et une partie de l’armée congolaise. A la question de savoir si le gouvernement congolais était impliqué dans ces attaques, le Général de Brigade Niyoyankana a répondu par l’affirmative. En effet, les Maï-Maï faisant partie de l’armée nationale congolaise, tout acte perpétré par ces éléments engage directement les forces armées congolaises et par conséquent le gouvernement congolais, disait-il.

Réagissant à son interview le Président Ndayizeye D. a dit que ce n’est pas au Chef d’Etat Major Général de l’armée de déclarer la guerre à un pays voisin. Cela signifiait que l’attaque des réfugiés au Burundi par les tueurs venant d’un Etat voisin était anormale pour le Chef d’Etat Major Général de l’armée (Tutsi) et compréhensible pour le Président de la République du Burundi (Hutu). Ce génocide des Banyamulenge commis sur le sol burundais montre aussi que le processus d’Arusha baptisé de paix ou de pain selon les gens, était un leurre.

Cette attaque était d’autant grave qu’elle confirmait l’existence d’une coalition régionale composée de Burundais, de Rwandais et de Congolais pour l’extermination des Tutsi. Ceci est confirmé par une correspondance datant du 22/03/2004 adressée à Monsieur le Président des opérations Fnl-Palipehutu, Agaton Rwasa du Burundi, via Dar-es-Salaam par le Président des opérations de Force Armée Populaire (Fap) Dunia Aochi lui demandant de « fournir les rapports relatifs à la réception des courriers de munitions expédiées en date du 22/03/2004. Ces derniers devraient leur servir à rédiger les rapports coopératifs au Mouvement Congolais des Combattants non-violents pour la Démocratie (Mccnd) ». Etait annexé à cette correspondance un appel du Mccnd qui dit ceci : « Peuple congolais armez-vous jusqu’aux dents pour combattre le néo-colonialisme de la coalition Rwando-Ougando-Burundaise, la colonisation tutsi, l’occupation de nos terres par les Banyamulenge, les pillages systématiques de nos ressources minières par les invités non invités (Rwanda, Burundi, Ouganda) y compris leurs frères sadiques Banyamulenge autrement appelés « les sans terre ». Soyez prêts à les chasser au Congo comme des chiens partout où ils pointent leur nez. Nous déclarons à tout congolais la non-coopération avec ces derniers à partir du ……… Nous proclamons « la non-coopération ». Tout congolais qui sera appréhendé en train de collaborer avec ces sans terre, sera jugé par le peuple congolais ennemi de la paix et de la démocratie dans notre pays (RDC).
« Unissons-nous pour combattre notre ennemi ».
Cette alliance entre ceux qui véhiculent l’idéologie du génocide des Tutsi dans la région des Grands-Lacs africains ne date pas d’aujourd’hui. Mobutu Sese Seko, Président du Zaïre, Juvénal Havyalimana, Président du Rwanda et les dirigeants du Frodebu s’étaient entendus pour exterminer les Tutsi du Burundi, du Rwanda et du Congo dans les années quatre-vingt-dix. Le rapport de l’ONU n° S/1998/777 de la Commission d’enquête sur le Rwanda précise bien qu’«… Il existe une coopération très étroite entre les ex-FAR et deux des groupements rebelles burundais : le Cndd /Fdd et le Parti pour la Libération du Peuple Hutu (Palipehutu) et son aile militaire, les Forces Nationales de Libération (Fnl). La collaboration entre les ex-Far et le Cndd/Fdd porte sur des questions politiques et militaires. Une convention de coopération a été signé le 22 mai 1995 à Bukavu (République Démocratique du Congo), par le haut commandement des Far et le Cndd, officialisant la coopération entre deux parties. Elle a été signé par Léonard Nyangoma, Président du Cndd, et par le général major Augustin Bizimungu, Commandant et Chef d’Etat major des ex-Far ». Le génocide des Tutsi Banyamulenge à Bujumbura en l’an 2004 a prouvé une fois de plus que les alliances entre les groupes terroristes génocidaires se renforcent et accomplissent leurs programmes surtout maintenant qu’au Burundi ces groupes dominent les institutions de l’Etat. Le gouvernement du Burundi fait tous les efforts pour réduire au silence ceux qui dénoncent cette situation et ses alliances.

6.4. La manifestation du 18 août 2004
Le génocide des Tutsi Banyamulenge qui a fait 165 tués,  plus de 150 blessés et hospitalisés a réveillé certains Burundais qui se laissent bercer par les concepteurs du génocide des Tutsi au Burundi. Satisfaits par la contribution des membres du Mouvement PA-Amasekanya le jour des obsèques, beaucoup de groupes ont pensé qu’il fallait organiser une marche-manifestation pour dénoncer ce génocide, le mercredi 18 août 2004, au centre de la ville Bujumbura, à partir de 14 h 00.

Après concertation, ces groupes ont décidé de confier l’appel de la marche-manifestation aux ligues des droits de l’homme : ligue Sonera, ligue des droits de la personne dans la région des Grands- Lacs et la ligue des droits de l’homme Iteka. Une réunion de préparation de cette marche-manifestation a été organisée par ces ligues des droits de l’homme. J’ai été invité en tant que Président de PA-Amasekanya et d’autres représentants des associations notamment AC-Génocide-Cirimoso. Les participants à la réunion m’ont confié la supervision de la marche-manifestation. Le maire de la ville de Bujumbura avait donné son accord pour l’organisation de la marche et a même prêté les porte-voix pour informer les habitants de tous les quartiers de cette activité. Pendant qu’on faisait une deuxième réunion de préparation de la manifestation, le mercredi avant-midi on nous informa que la gendarmerie était entrain d’empêcher les jeunes Banyamulenge de manifester au centre ville. Ces manifestants venaient de brûler le drapeau de la République Démocratique du Congo devant l’office de son ambassade. Les gendarmes utilisaient des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ces derniers apostrophaient les gendarmes avec indignation : « vous devriez avoir honte …. Où étiez -vous pendant qu’on se faisait tuer ? »

Nous avons continué la préparation de notre marche-manifestation comme si de rien n’était. A 14 heures beaucoup de gens avaient répondu à l’appel et les gendarmes avaient encerclé la Place de l’Indépendance où les manifestants devaient prendre le départ. Ils demandaient aux gens de ne pas aller sur la Place mais de se réunir autour, ils disaient que la manifestation était autorisée. A 14 h 30’ la marche-manifestation a commencé. Quelques cinq minutes après, le Chef d’Etat Major de la gendarmerie est venu lui même avec quelques gendarmes et a bloqué la manifestation devant l’Hôtel Novotel. Ces gendarmes ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes sur les manifestants. J’étais en première ligne et j’ai eu une bonne quantité sur le visage et les larmes se sont mises à tomber. Les gendarmes et leur chef n’ont pas pu m’arrêter parce qu’ils ont eu eux aussi leur part de gaz. Les gendarmes ont eu en renfort le camion anti-incendie, le seul qui fonctionne à Bujumbura. Il a arrosé d’eau les manifestants et toutes les maisons situées devant l’Hôtel Novotel et sur l’avenue de la Mission. Les appartements et les boutiques qui avaient les fenêtres et les portes ouvertes ont été sérieusement inondés par ce camion. En voulant disperser les manifestants, les gendarmes ont semé le désordre dans toute la ville. Malgré cela la manifestation a continué par groupes, à travers la capitale jusqu’à 18 heures. A la fin de la manifestation nous dénombrions dix personnes arrêtées et une personne blessée par les gendarmes. On s’est posé la question de savoir comment une manifestation qui était autorisée par le Maire de la ville est devenue interdite par le Chef d’Etat Major de la gendarmerie. Il paraîtrait que le Président Ndayizeye D. après être informé de la marche-manifestation et sur l’adhésion de beaucoup de groupes a ordonné dans l’après-midi, au moment où la marche-manifestation démarrait, au Chef de l’Etat Major de la gendarmerie de faire tout pour que la manifestation n’ait pas lieu. Le Président qui était absent à Bujumbura était parti à Dar es-Salaam où il se rencontrait avec le chef terroriste génocidaire du Cndd- Fdd.

Pendant la manifestation des gens m’ont averti que les gendarmes s’envoyaient les messages qui disaient qu’il fallait chercher Rutamucero Diomède et l’arrêter parce que c’est lui qui supervisait la manifestation. Ce jour-là, ils m’ont cherché mais ils ne m’ont pas attrapé.

Le quotidien du gouvernement « Le Renouveau » du 20 août 2004, parlait à sa manière, du Mouvement PA-Amasekanya qui avait pris part à cette manifestation. Il écrivait : « Alors qu’ils venaient d’être dispersés dans l’avant-midi du 18 août 2004, les Banyamulenge renforcés par des partisans de la Puissance d’Autodéfense-Amasekanya et de l’Association contre le Génocide qui sont des organisations d’obédience tutsi en collaboration avec les associations pour la défense des droits de l’homme ont poursuivi leur manifestation dans l’après-midi du même jour ».

Le même numéro du journal, parlait des suites des obsèques des Banyamulenge à Gatumba, sous le titre de « l’administrateur de Mutimbuzi met en garde les propagateurs des rumeurs ». Il écrivait que : « L’administrateur communal de Mutimbuzi (dans laquelle se trouve Gatumba), M. Louis Niyonzima, a tenu en date du 18 août 2004 une réunion de sécurité en collaboration avec certaines autorités militaires du camp Infanterie et de la brigade Gatumba pour calmer les habitants de cette circonscription. Surtout lorsqu’on sait que certains parmi eux commençaient à déserter cette localité à cause de la rumeur qui circulait comme quoi les Banyamulenge aidés par les jeunes de l’AC-Génocide ou PA-Amasekanya s’apprêteraient à attaquer la zone Gatumba dans l’objectif de venger leurs familles tuées le 13 août 2004 dans le site de transit de Gatumba ».

Plus loin dans le même titre on lit ce qui suit : « Notons enfin que ceux qui sont intervenus au cours de cette réunion se sont inquiétés du comportement de jeunes de PA-Amasekanya et de certains militaires. Ils ont donné l’exemple d’un jeune « PA-Amasekanya » en colère qui aurait tapé fort sur le nez d’une personne qui assistait aux funérailles tandis qu’une autre  aurait été menacée par un militaire qui lui a dit qu’il pouvait lui faire subir le même sort que les Banyamulenge ».

Toutes ces rumeurs ont contribué à mon emprisonnement qui a commencé le 23 août 2004,  j’en parlerai plus loin. C’est par l’Officier de Police Judiciaire de la police présidentielle,  qui m’a arrêté, que j’ai appris pour la première fois, qu’un membre de PA-Amasekanya aurait frappé une personne « au nez » à Gatumba, le 16/08/2004. J’ai demandé au policier comment ils ont su que le jeune en question était de PA-Amasekanya parce que les membres de ce mouvement ne portent pas d’uniforme et n’ont pas de carte !

La manifestation du 18/08/2004 était appuyée par beaucoup de membres de PA-Amasekanya. Les manifestants promettaient de continuer cette action qui dénonçait les terroristes génocidaires qui sont dans notre pays. Les groupes Frodebu-Cndd-Fdd et Palipehutu-Fnl n’ont pas vu cela d’un bon œil. Il fallait par tous les moyens arrêter cette initiative. En m’arrêtant, ils mettaient au cachot « hors d’état de nuire » une carte importante. C’était aussi une manière d’intimider les autres qui voulaient dénoncer à haute voix, les terroristes génocidaires. Par mes déclarations écrites ou orales, les manifestations répétées, le sport dominical et le rappel des dates des différents actes de génocide commis par les groupes terroristes génocidaires du Frodebu-Cndd-Fdd, Palipehutu-Fnl, le rejet des élections organisées par ces groupes et pour eux, la condamnation de l’impunité des criminels constituaient des actions non-violentes contre le génocide des Tutsi mais qui dérangeaient le pouvoir de Bujumbura dominé par les membres de ces groupes et leurs complices. Ce sont des thèmes qu’il ne veut pas entendre parler.